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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/45

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prendre pour femme. Elle, en ses jours particulièrement romanesques, croyait l’aimer.


— Alors, dit M. Dax en dépliant sa serviette, deux femmes se sont battues au dispensaire ?

M. Barrier, d’un geste large, s’en lava les mains comme feu Ponce Pilate :

— Eh oui ! que voulez-vous, elles étaient ivres. L’alcoolisme, toujours l’alcoolisme !…

M. Dax plissa sa longue face austère, et prononça :

— Il faudrait une grande fermeté des classes dirigeantes, pour purger le peuple de ses vices.

Madame Dax s’empressa de ricaner :

— Laissez-nous donc tranquille avec vos purgations ! Si vous ne lui aviez ôté sa religion, à ce peuple, il serait moins vicieux, et maintenant vous n’y changerez rien !

Elle détestait les phrases de son mari et davantage cette piété huguenote tout intérieure. Elle, par protestation et bravade, allait bruyamment à la messe, deux fois par semaine, sans croire d’ailleurs à grand’chose. M. Dax, sèchement, le lui reprocha.

— Il était religieux comme vous, votre peuple ! Superstition n’est pas foi.

— Bigre ! – déclara le docteur Barrier, bon politique. – Bigre ! voilà ce que j’appelle un potage ! Papa Dax, on ne mange bien que chez vous.

Mademoiselle Dax, indifférente, habituée, ne disait rien.