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UN DRÔLE DE VOYAGE

drôle, nous l’avons chassé, nous l’avons forcé, nous voulons le noyer dans la mare aux cerfs.

— Eh bien, dit Giboulot avec un calme que Mimile admira, votre chasse est finie, vous ne noierez rien, c’est moi qui vous le dis.

— En v’là un qui a de l’aplomb ! s’écria le vaurien. Dites-donc, les autres, nous sommes onze, les voilà trois, et ils se mêlent de commander.

— C’est comme ça, répondit Giboulot. Si vous n’êtes pas contents, vous allez voir.

— Ah ! tu veux voir ! Eh bien ! regarde ça d’abord, » répondit le plus grand de la bande, en allongeant un coup de poing à Giboulot. Celui-ci n’eut pas le temps d’esquiver le coup, mais il s’élança sur son adversaire qu’il terrassa immédiatement.

Ce fut le signal d’une lutte générale. Mimile et Charlot s’étaient rangés tout naturellement aux côtés de Giboulot, et distribuaient des coups de pied et des coups de poing en abondance. De leur côté, les dix camarades du vaincu s’étaient rués sur eux et leur rendaient quatre coups pour un qu’ils recevaient.

Nos petits amis ne bronchèrent pas ; Charlot lui-même, qui avait déjà reçu un coup de poing sur l’œil, se démenait comme un enragé ; Mimile tournait sur ses talons et chaque fois faisait le vide autour de lui. Quant à Giboulot, il était plus occupé de dégager ses deux compagnons que de se défendre lui-même. Il battait l’un, jetait l’autre par terre ; il donnait parfois de si rudes poussées qu’il en renversait plusieurs du même coup.

Mais les petits maraudeurs se relevaient chaque fois