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à demain l’amérique.

sienne, » répliqua le troisième braconnier tout en s’occupant à débarrasser nos petits amis du filet qui les enveloppait de la tête aux pieds.

Giboulot s’était penché, pendant cette opération, vers Mimile et Charlot, et leur avait dit tout bas :

« Laissez-moi faire ; vous n’aurez qu’à me suivre dès que je me sauverai. »

Mimile, Charlot et Giboulot, sortis enfin du panneau, avaient repris tout leur aplomb.

« Bastingard, dit l’un des braconniers, passe-moi la lanterne et tire-moi fort les oreilles à ces trois gaillards-là, car il faut leur tenir parole. Je me chargerai ensuite de leur allonger à chacun un coup de pied quelque part, pour les remettre en humeur de courir. »

Bastingard, débarrassé de sa lanterne, se disposait à exécuter l’ordre qu’il venait de recevoir, quand Giboulot, qui guettait le moment, le renversa d’un violent coup de tête dans l’estomac. Bastingard poussa un cri de détresse.

Pendant ce temps, Giboulot, qui avait l’œil à tout, avait envoyé un coup de bâton sur la main qui tenait la lanterne, un autre coup sur la tête du troisième braconnier, puis il avait pris la fuite, suivi de ses deux compagnons. Et comme l’occasion était bonne pour utiliser son talent de ventriloque, il avait imité des voix lointaines qui disaient :

« Vite ! vite ! Il y a de mauvaises pratiques là-bas. »

Reprenant ensuite sa voix naturelle, il s’était écrié de toutes ses forces :

« Voilà les gardes ! voilà les gardes ! »

Ces cris, répétés par Mimile et Charlot, avaient pro-