Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
transformation de giboulot.

bituait si bien à la marche, qu’à la fin on ne pouvait plus rester en place.

— Et si j’ai mal aux pieds, si j’ai les pieds écorchés ?… répliqua Charlot d’un ton de mauvaise humeur.

— Tu te reposeras le temps nécessaire et tu repartiras ensuite.

— Et où çà pourrai-je me reposer ? dit Charlot impatienté.

— Sur un arbre, parbleu !

— Et s’il pleut ?

— Justement, tu seras à couvert.

— Je vois bien que tu te moques de moi. Ce n’est pas bien, Mimile.

— Mon pauvre Charlot ! Moi me moquer de toi ? Jamais ! jamais !… répondit-il. Oh ! oh ! mais qu’est-ce que je vois là ? Charlot, aide-moi à lire… Ah ! quelle affaire ! Enfin ! enfin ! nous touchons au but.

— Quoi donc ? demanda Charlot très-intrigué.

— Regarde ! regarde toi-même. »

Mimile, ravi, montrait du doigt à son cousin un large écriteau soutenu par deux montants de bois, et sur lequel était écrit en gros caractères :

amérique du sud.
tribu des nez-rouges.
quartier des bêtes féroces.

À cette vue, Charlot, loin de partager l’enthousiasme de son cousin, fut pris d’une sorte de tremblement.

Mimile qui, dans sa joie de toucher au terme de son voyage, ne remarquait pas cette particularité, le prit par