les deux mains et le força à faire quelques tours de valse avec lui. Mais Charlot ne dansa pas de bon cœur.
Le cri de l’oie, qui se fit entendre en ce moment, les interrompit net.
« Le signal de Giboulot ! s’écria Mimile.
— Tu crois ? demanda Charlot, cette fois avec un vif intérêt.
— J’en suis sûr… écoutons. »
Le signal se fit entendre une seconde fois.
« Entends-tu ?… » reprit Mimile, qui se hâta de répondre par des miaulements répétés.
Alors Charlot, sans qu’il fût nécessaire de l’en prier, répéta à son tour le cri de Polichinelle.
Dans la même minute, à quelques pas des deux amis, une créature humaine, coiffée d’un bonnet à plumes, le corps entièrement couvert d’une peau de bête, un long poignard à la ceinture, se dressa devant eux.
C’était Giboulot.
Mimile et Charlot, qui ne pouvaient le reconnaître sous ce déguisement, s’apprêtaient à fuir, quand il leur cria :
« Mimile ! Charlot ! N’ayez pas peur… c’est moi. »
Six pas d’un côté et six pas de l’autre, et nos trois compagnons se trouvèrent de nouveau réunis.
Leur joie était au comble ; on eût dit qu’ils ne s’étaient pas vus depuis de longues années. Charlot s’était accroché à Giboulot par sa peau de bête ; il avait peur de le perdre une seconde fois.
Puis vinrent les explications.
« Couchons-nous à plat-ventre, avait dit Giboulot ; de cette façon, nous aurons la chance de causer sans être