— Mourir d’une manière si effrayante, sans revoir personne !… ni papa, ni maman, ni mon oncle, ni Louise, ni Dorette !
— Dame, il serait difficile de les faire venir, répliqua Mimile.
— Oh ! non, qu’ils ne viennent pas, les sauvages les mangeraient aussi ! s’écria le pauvre Charlot. Mon Dieu ! mon Dieu ! ajouta-t-il, c’est bien assez de moi ! Je suis déjà trop malheureux !
— Tu as tout quitté pour venir en Amérique ; eh bien, nous y voilà… et nous y resterons, ce qui n’est pas le plus récréatif, fit observer Mimile.
— Si Harrisson m’avait tout dit !… reprit Charlot.
— Il ne voulait pas dire du mal de son pays. Les Américains sont très-patriotes.
— Si seulement on voyait clair autour de soi, on trouverait peut-être le moyen de sortir d’ici, dit Giboulot en se frappant le front.
— Je vais toujours chercher, dit Mimile, et tâcher de me rendre compte avec les mains de l’endroit où on nous a jetés.
— Vous avez raison, monsieur Mimile ; les mains valent des yeux dans les ténèbres. Cherchons tous les deux, » répliqua Giboulot.
Mimile et Giboulot commencèrent immédiatement à explorer du bout des doigts les murs du souterrain. Cette tentative ne devait pas les mener bien loin, car à peine avaient-ils fait quatre pas, qu’ils trébuchèrent sur un double obstacle et tombèrent de tout leur long en poussant chacun un cri de surprise.