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un drôle de voyage

d’un rocher, il rencontrait un lion immense qui se jetait sur lui.

Charlot, terrifié, fit un tel saut pour l’éviter que le panier qui lui servait de lit se renversa, comme un couvercle, sur le panier où reposait Mimile, si bien que Charlot, tombé à pic sur son cousin, se crut entre les griffes de son lion et se mit à taper et à mordre le malheureux Mimile.

« Charlot ! Charlot ! Veux-tu bien finir ! » s’écria Mimile en lui rendant bourrades pour bourrades et en le rejetant, lui et son panier, à l’autre bout de la soupente.

Charlot, subitement réveillé, s’excusa comme il put.

« Je rêvais, dit-il à Mimile, que je tuais un lion.

— Tu ne fais que ça depuis huit jours, mon pauvre Charlot, lui répondit le bon Mimile, mais il ne faudrait cependant pas venir tuer les lions sur ma tête.

« Voyons, relève-toi et place ton lit un peu plus loin du mien. De cette façon, tu seras plus libre dans tes combats et exercices. »

Mimile, on le voit, commençait à se moquer de Charlot. Celui-ci, confus, s’empressa pourtant de lui obéir.

Bientôt après, le bruit de l’hélice se faisait seul entendre.

Les deux enfants, couchés dans leur paille, essayaient, mais en vain, de se rendormir.

Charlot, que sa surexcitation portait à la conversation, reprit la parole :

« Dis donc, Mimile, sais-tu qu’il marche très-bien, le bateau ?