Page:Fatio de Duillier - De la cause de la pesanteur.djvu/17

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Figure, leur Vitesse, leur Mouvement Circulaire, leur Ressort, et la maniere dont se fait leur Choc, sur la petite surface . Ces Classes étant distinguées, quoi qu’elles soient toujours jointes dans la Pyramide par exemple elles s’écarteront aprez la Reflexion ; chaque Classe pourtant gardant toujours sa Reflexion particuliere. Je fais cette remarque, non pas qu’elle soit necessaire à ma Demonstration, qui subsiste également soit que toute la Matiere, qui vient d’une Pyramide, se reflechisse dans une Pyramide égale, ou dans une Pyramide plus large ou plus étroite, que la premiere. Mais j’ai dessein, en entrant dans un si grand détail, de prevenir les Dificultez, que l’on se pourroit faire pour n’avoir pas bien compris ma Pensée. Or, dans cette Reflexion, il y a diverses choses, que j’ai déja touchées ci-dessus, qui empechent ordinairement que la Vitesse des Particules aprez le Choc, ne soit si grande qu’au paravant. Et premierement leur Ressort, et si l’on veut celui du Corps ne pouvant qu’a grand peine être entierement parfait, la Reflexion diminue de la Vitesse, avec la quelle elles devroient s’éloigner du Plan . À cela il faut joindre le frottement en pendant le Choc. Et ce frottement, donnant un Mouvement circulaire aux Corpuscules, qui n’avoient que le Mouvement Progressif, diminue par la ce dernier. Dans le Cas où les Particules ont deja un Mouvement Circulaire, il est evident, s’il n’est pas exactement conservé (ce qui produiroit la même Reflexion que s’il n’y avoit eu que le Ressort, qui eut agi en , sans frottement.) il est augmenté sans comparaison plus souvent que diminué.

Enfin le Mouvement qu’ une Particule produit dans le Corps , diminue ordinairement de quelque chose, la Vitesse de cette Particule aprez la Reflexion : et au contraire, ce Mouvement, qui est produit dans le Corps , ne sauroit repasser tout entier dans la Matiere, qui cause la Pesanteur ; les autres Matieres plus grossieres et moins agitées, le diminuant toujours quelque peu. Il est bien evident que chaque Classe des Particules, qui tombent sur , non seulement par la Pyramide , mais par toutes les autres, qui remplissent l’Espace autour de , il est evident, dis je, que chaque Classe, en Particulier, fait le Long de sa Pyramide un Vent, ou un Courant vers , d’une Matiere infiniment deliée, dont la Force est, dans la même Pyramide, reciproquement comme le Quarré de la Distance à . Et cela par ce que ce courant gardant toujours la même Vitesse, s’epaissit dans cette Proportion. Joignez plusieurs de ces Classes, qui fassent, dans la Même Pyramide, un Vent ou un Courant plus fort, contre  ; et la force de ce Courant, sera toujours dans la même Pyramide, reciproquement comme le Quarré de la Distance. De même joignez plusieurs Classes reflechies, dans une même Pyramide, quoique venant peut étre originellement, avant la Reflexion, de Pyramides differentes. Et la Force du Courant, qu’elle produiront, et qui s’éloignera de , sera dans la meme Pyramide, reciproquement comme le Quarré de la Distance. Or comme ce que je dis d’une Pyramide se doit entendre de toutes, voilà dans chaque Pyramide, deux Courans oposez. Mais celui qui vient de , étant, à tout prendre, par les Raisons, qui ont été