Page:Fauche - Œuvres complètes de Kalidasa, tome 2.djvu/8

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D’un autre côté, le Nalaudaya est simplement, d’après le sentiment universel aujourd’hui, l'œuvre d'un homonyme, qui, s’il ressemblait à Kâlidâsa par le nom, différait beaucoup de lui par le style, l’invention, le goût et le génie.

Cependant il manque à ce volume quelques pages, il faut l’avouer, pour justifier mon titre d’Œuvres complètes. Je n’ai pu mettre la main sur le Prasnauttaramâla, spicilége de galanterie, comme le Tilaka de l'Amour et, comme lui, composé de pièces fugitives, autant que je puis le conjecturer d'après le simple énoncé du titre : la Guirlande des réponses aux questions. Cette légère bluette n'a jamais été imprimée ; elle n’existe pas dans les manuscrits de notre Bibliothèque Impériale ; et toutes mes recherches, en m’adressant même, sans réponse, à la Société asiatique de Paris, n’ont pas eu le succès de me procurer les quatre ou cinq pages de ce très-mince opuscule.

Dans l’état actuel de nos connaissances, le temps, oû florissait Kâlidâsa[1], ne semble pas encore s’ètre nettement dégagé de ses ténèbres. Le poète de Çakountalâ et d’Ourvaçî a-t-il vécu un siècle avant Jésus-Christ, sous le règne de Vikramàditya, suivant

  1. De Râma à l'an 1er de notre ère, la chronologie indienne compte soixante rois successifs, dont le nombre, multiplié par vingt-deux, moyenne de la durée des rois, donne l'an 1320 avant le Christ né pour l'époque, où vécut l'époux de Sitâ. Maintenant,