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VANA-PARVA.

le marchand, à qui la justice manque, est le dernier des hommes, qui parlent de justice. 1164.

» Qui veut traire la justice, obtient le fruit de la justice ; qui doute d’elle, a l’âme vicieuse et fait acte d’athéisme.

» Je te le dis avec reproche : ne doute pas de la justice. L’homme, qui doute de la justice, suit la voie des brutes. 1165-1166.

» Le mortel à l’âme faible, qui mettra en doute le devoir ou les Védas, s’éloignera du monde impérissable, immortel, comme le çoûdra s’éloigne de l’audition du Véda. 1167.

» L’homme, adonné au devoir, à la lecture des livres saints, et né dans une race intelligente, doit s’attacher aux vieux râdjarshis, inséparables du devoir. 1168.

» En effet, l’homme vicieux, transgresseur du devoir, à l’intelligence étroite, qui doute du devoir, n’est guère estimé plus que les coudras voleurs. 1169.

» Tu as vu devant toi le rishi Markandéya, aux grandes mortifications, à l’àme sans mesure, à la vertu chargée d’années ; 1170.

» Vyâsa, Vaçishtha, Maitréya, Nàrada, Lomaça, Çouka et tous les autres rishis aux âmes fidèles au devoir. 1171.

» Tu les as vus sous tes yeux ces révérends doués d’une contemplation divine, puissants par la faveur et la malédiction, plus vénérables même que les Dieux. 1172.

» Ces hommes, semblables aux Immortels et de qui les pensées sont comme des Çâstras visibles, ont décrit au commencement, irréprochable dame, le devoir, qui est toujours à remplir. 1173.

» Ne veuille donc pas, noble reine, blâmer et, d’une âme insensée, mettre en doute le créateur et le devoir.