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Il fut jadis un éminent rishi, plein de savoir et de pénitences, qui mettait son plaisir dans le bien de tous les êtres ; on l’appelait Sthoûlakéça. 938.

Or, dans ce même temps, brahmarshi, le roi des Gandharvas, nommé Viçvâvasou engendra un fils au sein de Ménakâ. 939.

Cette Apsara, petit-neveu de Brighou, le temps de sa couche arrivé, abandonna son fruit auprès de l’hermitage, où vivait l’anachorète. 940.

La nymphe Ménakâ s’en alla, sans pudeur ni pitié, brahme, quand elle eut exposé son enfant sur le bord[1] d’une rivière. 941.

Le grand et brillant anachorète Sthoûlakéça vit abandonnée sur la rive, dans un lieu désert, sans parents, cette petite fille, éblouissante de beauté, qui avait la splendeur d’un enfant des Immortels. À son aspect, ce grand brahme, le plus vertueux des solitaires, ému de pitié, recueillit et fit élever ce nourrisson. L’enfant crut dans le saint hermitage et devint une femme à la taille charmante. 942-943-944.

L’éminent rishi, ce fortuné Sthoûlakéça, célébra successivement pour elle, en suivant les prescriptions des Védas, la cérémonie de l’horoscope et toutes les autres. Comme elle était la plus distinguée entre les femmes par les qualités de l’intelligence et de la beauté, dont elle était richement douée, le saint anachorète lui imposa le nom de Pramadvarâ, c’est-à-dire la plus belle des belles. 945-946.

Rourou, la vertu sans nul doute en personne, ayant

  1. Il est évident qu’il faut lire ici tirai, au locatif, et non pas tiran.