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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/141

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Ton père se plaisait toujours à satisfaire notre envie de l’écouter : répète-nous cette légende, comme ton père la racontait. 1068.

Révérend, je vais te raconter cette légende d’Astika, reprit le Soûtide, de la manière que j’ai ouï mon père la conter en ma présence. 1069.

Autrefois, dans l’âge des Dieux, vécurent deux sœurs, filles de Brahma. Parfaites, merveilleuses, douées de beauté, elles furent les épouses de Kaçyapa : elles se nommaient Kadroû et Vinatâ. Joyeux, transporté au comble du plaisir, Kaçyapa, leur époux, égal à Brahma lui-même, accorda une grâce à ses deux femmes légitimes. À la nouvelle que le patriarche a fait sortir de son énergie une grâce éminente, surnaturelle, ces nobles dames ressentent un plaisir au-dessus de la joie. Kadroû choisit d’avoir pour fils un millier de serpents aux formes semblables. 1070-1071-1072-1073.

Vinatâ choisit d’avoir seulement deux fils supérieurs aux enfants de Kadroû pour la force, supérieurs également pour le courage, la splendeur et la beauté du corps. 1074.

Son époux de lui accorder la grâce, cette double progéniture infiniment désirée : « Qu’il en soit ainsi ! » dit alors Vinatâ au vénérable Kaçyapa. 1075.

Elle était heureuse de posséder l’objet de son vœu dans les mêmes termes, qu’elle en avait exprimé la demande. Les deux femmes voyaient ainsi leurs désirs comblés : Vinatâ, parce qu’elle avait conçu deux fils d’une vigueur sans égale ; 1076.

Kadroû, parce qu’elle était enceinte de mille serpents, tous semblables de forme. « Vous avez, dit le grand