Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/163

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réalité, n’avait pas été vaincue dans son pari, était consumée d’une violente douleur. 1280.

Un jour, ayant besoin d’elle, Kadroû l’appela, et, devant son fils, tint ce langage à Vinatâ, respectueusement inclinée : 1281.

« Noble dame, les Nâgas ont un palais délicieux, charmant à voir, dans le giron solitaire de l’Océan : porte-moi là, Vinatâ !» 1282.

Aussitôt la mère de Garouda mit sur ses épaules la mère des reptiles, et, commandé par sa mère, Garouda lui-même porta les Serpents. 1283.

Il prit sa route près du soleil et, brûlés par les rayons de l’astre chaud, les serpents s’évanouirent. 1284.

Quand elle vit ses fils tombés dans un tel état, Kadroû se mit à louer Indra : « Adoration à toi, souverain de tous les Dieux ! Adoration à toi, meurtrier de Bala ! 1285.

» Adoration te soit rendue, immolateur de Namoutchi ! Dieu aux mille yeux, époux de Çatchi, verse la pluie sur les serpents, consumée par le soleil. 1286.

» Tu es notre plus haute espérance, ô le plus grand des Immortels, car tu as la puissance de produire un déluge d’eau. 1287.

» Tu es le vent, tu es le nuage, tu es le feu de l’éclair allumé dans le ciel ; tu mets en fuite les armées des nuages ; on t’appelle même la grande nuée. 1288.

» Tu es la foudre sans égale, tu es la nue au mugissement effroyable, tu es le créateur et le destructeur invaincu des mondes : 1289.

» Tu es la lumière, tu es le soleil, substance de la lumière ; tu es un grand être, tu es une merveille, tu es le monarque le plus grand des Souras. 1290.