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Immortels, reprit le Soûtide, Virintchi retourna dans le ciel des trois Dieux. 1638.

» Voilà ce que je vois dans l’avenir, Vâsouki ; ta sœur est nommée Djaratkârou. Donne-la comme une aumône, pour dissiper le danger, qui menace les serpents, à cet anachorète, fidèle à ses vœux, qui mendiera une femme pour aumône. C’est de là, ai-je ouï dire, que viendra le salut des serpents. » 1639-1640.

L’âme joyeuse, reprit le Soûtide, à ces mots d’Elâpati-a, tous les serpents, ô le plus vertueux des brahmes, de s’écrier : « Bien ! c’est bien ! » 1641.

À compter de ce jour, Vâsouki réserva sa jeune sœur Djaratkârou à l’anachorète et fut rempli d’une joie suprême. 1642.

Ensuite, après un laps de temps, qui ne fut pas extrêmement long, les Asouras et les Dieux se mirent à baratter le séjour de Varouna. 1643.

Là, Vâsouki joua l’office de corde autour de la montagne, qui servait à baratter ; et, quand on eut terminé l’ouvrage, les Dieux, accompagnés de Vâsouki, se rendirent chez le suprême aïeul des créatures et lui tinrent ce langage : « Adorable, tu vois le serpent Vâsouki effrayé de la malédiction maternelle, dont il ressent de cruelles angoisses. 1644-1645.

» Daigne, ô Dieu, lui extraire du cœur cette flèche, qu’y plongea l’imprécation de sa mère, à lui, de qui le bonheur de ses frères est le plus vif désir. 1646.

» Ce roi des serpents a toujours été obligeant et serviable pour nous : accorde-lui ta faveur, souverain des Dieux ; guéris cette plaie de son âme. » 1647.

« C’est moi, reprit Brahma, qui ai fait mettre dans son