Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/225

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ou dire un mot, qui ne me soit pas agréable. 1876.

» À la première chose désagréable faite ou dite, j’abandonnerai ce palais et toi-même dans la maison. Accepte cette parole, que ma bouche a prononcée. » 1877.

Alors, vivement émue et plongée dans la plus cruelle douleur : « Qu’il en soit donc ainsi ! » lui répondit la sœur du roi des serpents. 1878.

Et l’illustre dame, attentive à lui plaire, servait son époux d’un caractère difficile en des fantaisies aussi peu aisées à satisfaire qu’il peut l’être de trouver un corbeau blanc. 1879.

Un jour, au temps de son mois, la sœur de Vâsouki, s’étant baignée, s’approcha, comme il était convenable, de son époux, le grand anachorète. 1880.

Dans cette heure, elle conçut un fruit semblable à une flamme, doué d’une excessive splendeur, et rayonnant d’un éclat pareil à celui du feu. 1881.

Il s’accrut tel que la lune en sa quinzaine lumineuse. Ensuite, après quelques jours écoulés, Djaratkârou à la vaste renommée 1882.

Posa sa tête sur le giron de son épouse et s’endormit comme une personne accablée de fatigue ; mais, tandis que cet Indra des brahmanes donnait ainsi, le soleil atteignit la montagne, où il se couche. 1883.

Ensuite, comme le jour allait expirer, la sœur de Vâsouki, effrayée de cette infraction au devoir, songea en femme vertueuse : 1884.

« Si je réveille mon époux du sommeil, où il est plongé, ferai-je bien ? ou ferai-je mal ? Sans doute, il est d’un caractère difficile ; mais son âme est attachée au devoir : comment ferai-je donc ici pour ne pas le mécontenter ?