Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/237

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son palais, environné de précautions. Il le brûla avec le feu de son venin, et tu fus sacré, ô le plus grand des hommes, avec des cris de victoire. 1988—1989.

Nous venons de te raconter exactement et sans rien omettre, ô le plus vertueux des rois, tout ce que nous avons ouï dire ou vu nous-mêmes de cette bien horrible catastrophe. 1990.

Maintenant que tu as entendu quelle fut la mort de ce prince, le meilleur des hommes, ne tarde pas à faire ce que demande l’anachorète Outanka. » 1991.

Or, dans ce même temps, reprit le rejeton de Soûta, le roi Djanamédjaya, ce dompteur des ennemis, tint ce langage à tous ses ministres : 1992.

« Par qui fut raconté ce qui est arrivé à l’égard de l’arbre, dit-il, cette chose merveilleuse, dans le monde ; que l’arbre, dont Takshaka fît un monceau de cendres, fut rendu à la vie par Kaçyapa ? Il est certain que le venin, dont mourut mon père, eût cédé aux charmes de Kaçyapa. 1993-1994.

» Ce vil serpent à l’âme criminelle conçut dans son cœur cette pensée : « Si le brahmane rend la vie au prince, que j’aurai mordu, 1995.

« Takshaka, dont il aura pu neutraliser le venin, sera en but à la risée du monde. » Et c’est là pour sûr la pensée, qui l’a conduit à satisfaire les désirs du brahme. 1996.

» Il doit y avoir sans doute une raison pour justifier le châtiment, que je veux infliger à ce méchant. Aussi désirai-je entendre ce qui est arrivé dans la forêt solitaire.

» J’ai entendu et j’ai vu, grâce à vous, l’entretien du roi des serpents et les paroles de Kaçyapa. Quand vous rez appris de quelle manière cette aventure est arrivée