Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/343

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Elle réfléchit un moment, pénétrée de colère et de douleur, elle attacha sur son époux un regard courroucé et lui tint ce langage : 3010.

« Pourquoi parles-tu ainsi, roi puissant, quoique tu saches bien ce que tu nies ? « Je ne sais pas, » dis-tu sans hésiter, comme dirait tel autre, qui serait un homme vil.

» Ton cœur ici connaît si tu es véridique ou menteur. Parle sincèrement, comme un témoin, et ne jette pas le mépris sur moi ! 3011-3012.

» Le voleur, qui a ravi une âme, car il entendit recevoir cette âme sous d’autres conditions, qu’elle ne s’était donnée, n’a-t-il pas commis une mauvaise action ? 3013.

« J’étais seul, » penses-tu ; mais ne sais-tu pas que l’amour fut jadis lui-même un anachorète ? Il connaît ta criminelle action, et tu fais un mensonge en sa présence !

« Personne ici ne me voit, » se dit le malfaiteur ; mais il est vu par les Dieux et par l’âme, qui est en lui-même.

» Le soleil, la lune, le vent, le feu, le ciel et la terre, les eaux, la conscience, Yama, le jour et la nuit, l’aurore, le crépuscule, le devoir ne sont-ils pas les témoins de ce que l’homme a fait ? 3014-3015-3016-3017.

» Si la conscience, placée dans le cœur et témoin du crime, se réjouit, le fils de Vivaçvat, Yama, n’est pas loin pour châtier la faute. 3018.

» Entre les coupables, Yama pardonne sa faute à l’homme criminel, de qui l’âme en est affligée. 3019.

» Mais les Dieux ne sont pas favorables à celui, qui jette le mépris et qui s’en décerne un éloge à soi-même. « Ce n’est pas ma faute. 3020.

» Tu es venue sans être appelée, » diras-tu. Ne fais pas mépris de moi, si j’ai rempli mon devoir à l’égard de mon