Criez : « Bien-venus ! » On entendait ces paroles de tous les côtés. Quand ces voix eurent cessé, toutes les plages du ciel résonnèrent et ce fut encore un bruit confus d’êtres invisibles. Il y eut à l’entrée de ces princes une pluie suave de fleurs et de parfums ; le son des tambours se mêlait à celui des conques : c’était comme une merveille ! Le plaisir de cet événement fit naître la joie au cœur de tous les habitants : le bruit, qui s’élevait là, augmenté par celui des conversations, s’en allait frapper jusqu’à la voûte du ciel. 110-121.
Les Pândouides, qui avaient lu tous les Védas et les différents Traités, habitèrent cette ville en grand honneur à l’abri de toute crainte. Les citoyens aimaient la pureté d’Youdhishthira, la fermeté de Bhîmaséna, le courage d’Arjouna, la docilité de Kountî à l’égard de son directeur, la modestie des jumeaux fils des Açwins ; et l’héroïsme des cinq charmait toute la ville. 122-124.
Ensuite, exécutant une chose difficile à faire, Arjouna obtint la jeune Krishna dans l’assemblée des rois, où elle devait se choisir elle-même un époux. À compter de ce jour, il reçut dans le monde les hommages de tous les habiles archers, et son aspect dans les batailles ne fut pas moins impossible à soutenir que la vue même du soleil. Arjouna, après qu’il eut vaincu tous les rois et toutes leurs puissantes armées, se mit à protéger le suprême sacrifice du roi. Youdhishthira put donc mener à bonne fin le râdjasoûya, ce grand sacrifice, où abondaient et les aliments pour tous et les dons pour les brahmes, et qui fut doué de toutes les qualités. Djarâsanda et le roi de Tchédi, orgueilleux de sa force, succombent, grâce à la sagesse de Vâsoudéva, grâce à la vigueur de Bhîma et d’Arjouna. 125-129.