Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/366

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Évoqué par la science du vénérable, Katcha effrayé dit lentement ces mots dans son ventre : 3235.

« Par quelle voie trouverai-je une issue ? » — « Brahme, reprit Ouçanas, dis : est-ce que tu es dans mon ventre ? »

« Grâce à toi, répondit Katcha, j’ai conservé la mémoire ; je me rappelle toute cette aventure et de quelle manière elle est arrivée. Je supporterai cet épouvantable malheur pourvu que le mérite de mes pénitences n’en soit pas ruiné. 3236-3237.

» Après que les Asouras m’eurent tué, brûlé, réduit en cendres, Kâvya, ils m’ont fait avaler par ta sainteté dans une liqueur enivrante. Comment échapper à ce piège de Démons, à ce piège fait pour y prendre un brahmane, sans qu’il t’en coûte la vie ? » 3238.

« Comment te ferai-je plaisir, ma fille ? dit Çoukra. C’est ma mort seulement, qui peut racheter la vie de Katcha : c’est en me brisant le sein, qu’on peut le rendre à tes yeux, et non autrement. Katcha fut introduit en moi, Dévayânî ! » 3239.

« Deux peines, semblables au feu, me brûlent, reprit Dévayânî : la perte de Katcha et le déchirement de toi-même. Il n’est plus de joie pour moi, si Katcha périt : et je ne puis vivre, si ton corps est déchiré. » 3240.

Çoukra dit : « Fils de Vrihaspati, tu es d’une beauté parfaite : Dévayânî t’aime autant qu’elle est aimée de toi. Reçois donc la science, qui peut rendre à la vie, si toutefois tu n’es point en ce moment Indra sous la forme de Katcha. 3241.

» Qui que ce soit autre que ce brahme ne sortira vivant de mon ventre. Obtiens donc la science. 3242.