Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/379

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Ensuite la nourrice, continua le narrateur, alla trouver Çarmishthâ et lui tint ce langage : « Lève-toi, noble fille ! Donne satisfaction à tes parents, Çarmishthâ ! 3349.

» Excité par Dévayâni, le brahme veut abandonner ses élèves : il te faut satisfaire à l’instant un désir, qu’elle a conçu, fille sans péché. » 3350.

« Je satisferai à l’instant même, répondit Çarmishthâ, le désir, qui est dans son cœur. Gardons-nous d’attirer sur moi par ma faute l’affront d’une telle sommation apportée à moi-même par Çoukra pour cette Dévayânî : que Çoukra ni Dévayàni ne viennent point ici à cause de moi ! » 3361.

Aussitôt, reprit Vaîçampâyana, portée sur un palanquin, autour duquel marchaient mille jeunes suivantes, elle sortit avec empressement de la grande cité sur l’ordre de son père. 3352.

« Me voici, dit-elle, avec ces mille suivantes, ta camériste et ton esclave ; j’irai derrière toi aux lieux, où est ton père, pour qu’il me donne à toi ! » 3353.

« Je suis la fille de l’homme, qui loue, qui demande, qui reçoit, lui répliqua Dévayânî ; comment deviendras-tu mon esclave, toi, fille de la personne, qui est louée ? »

Çarmishthâ répondit : « De quelque manière que puisse venir un plaisir dans l’affliction de mes parents, je suivrai tes pas aux lieux, où est ton père, afin qu’il me donne à toi. » 3354-3855.

Çarmishthâ, reprit le narrateur, ayant accepté la condition d’esclave, Dévayânî adressa, ô le plus vertueux des rois, ces paroles à son père : 3356.

« Je rentrerai dans la ville, mon père, lui dit-elle ; je suis contente, ô le plus sage des brahmes : tes études ne sont pas vaines ; il y a de la force dans ta science. » 3357.