Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/404

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père de Poûrou. Mon dédain pour toutes les créatures m’a renversé ; et je tombe, homme de petite vertu, précipité du monde des Siddhas et des Dieux. 3577.

» Je ne reçois pas les salutations de vos grandeurs comme dues à l’antériorité de mon âge sur l’âge de vos excellences ; car celui-là seul, qui est le plus grand par la naissance, la pénitence et la science, est celui, qui mérite les honneurs des régénérés. » 3578.

« Tu dis, sire, que celui, qui est le plus avancé par l’âge, répondit Ashtaka, n’est point appelé supérieur, et que les régénérés doivent honorer seulement celui, qui excelle par la science et la pénitence ? » 3579.

« Le péché est l’ennemi des œuvres pieuses, répondit Yayâti ; ce qu’on peut dire le conducteur au péché habite sur sa pente ; les bons ne suivent jamais les méchants, et, quoiqu’il en soit ainsi, ils ont toujours traité ceux-ci avec bienveillance. 3580.

« Une vaste fortune m’est arrivée, se dit-on ; mais, absorbé dans son acquisition, je n’ai pas lu. » À cette pensée, le sage, qui est attentif au bien de soi-même, amasse de la science.

» L’homme, qui possède une grande richesse, honore les Dieux avec de beaux sacrifices ; celui, de qui l’intelligence est cultivée dans toutes les sciences, ayant lu tous les Védas et macéré son corps dans la pénitence, dégagé des illusions, arrive au séjour du ciel. 3581-3582

» Jamais il ne se réjouira d’une grande fortune ; jamais il ne sera fier d’avoir lu tous les Védas ; car il est dans le monde des vivants maintes conditions variées, sur lesquelles domine le Destin et où la volonté de l’homme manque absolument d’influence. Quelque chose qu’il obtienne, il n’en sera pas touché : « Le Destin est plus