Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/414

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son plaisir, est par cela même forcé, ne fit-il rien, de nourrir sans cesse le plaisir des mauvaises œuvres.

» Le devoir, que l’insensé cultive, on le nomme la méchanceté, on le nomme le mensonge ; mais la richesse de l’homme affranchi des passions, c’est la droiture, sire, c’est la méditation, c’est ce qui mérite le respect ! » 3648-3649.

« Qui t’a envoyé à cette heure même, sire, comme un jeune messager, paré d’une guirlande, resplendissant, beau à voir ? D’où viens-tu ? reprit Ashtaka. Où doit s’arrêter ta chûte ? Ta station n’est sans doute point la terre ? » 3650.

« La récompense de mes vertus épuisée, maintenant déchu du ciel, reprit Yayâti, à peine aurai-je fini de vous parler que je tomberai sur la terre ! Il faut que j’entre dans ce Naraka terrestre ; et déjà les brahmes, qui veillent à la garde du monde, me pressent de me hâter. 3651.

» J’ai choisi ma chûte près de cette plage des gens de bien ; tous les hommes vertueux se réunissent là ; et c’est une grâce, qu’Indra m’a faite, souverain des hommes, au moment de tomber sur le sol de la terre. » 3652.

« Ne tombe pas dans l’abîme ! reprit Ashtaka. Je te demande, prince, si j’ai des mondes ici, si j’en ai dans l’atmosphère, si j’en ai dans les deux. Je te regarde comme versé dans ce qui touche au devoir. » 3653.

« Lion des rois, sache-le, répondit Yayâti : il y a autant de mondes pour toi dans les deux qu’on peut compter sur la terre de chevaux et de vaches, joints à tous les animaux nés dans les forêts et sur les montagnes. » 3654.

» Ne tombe pas dans l’abîme ! répète Astaka. Je te donne, Indra des rois, ces mondes, que j’ai dans les deux,