Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/415

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vas-y promptement, affranchi de ce trouble, soit que l’atmosphère, soit que le ciel les renferme ? » 3655.

« Ce n’est pas un homme de notre sorte, ô le plus grand des rois ; mais un brahme, consommé dans les Védas, répondit Yayâti, qui est digne d’un tel présent. J’ai donné, Indra des rois, comme on doit toujours donner aux brahmes. 3656.

» Puisse le brahme ne vivre jamais dans le malheur ! Puisse toute brahmanî être l’épouse d’un héros, et moi ne pas faire ce que je n’ai jamais fait avant ce jour ! à plus forte raison, quand je veux faire ici le bien ! » 3657.

Pratardana lui dit à son tour :

« Je te demande, moi Pratardana, à toi, qui portes une beauté digne d’envie, s’il est des mondes à moi, s’il en est dans l’atmosphère, s’il en est dans le ciel. Je te regarde comme versé dans ce qui touche au devoir. » 3658.

« Tu as des mondes nombreux, souverain des hommes, répondit Yayâti, stillants de miel, parfumés du beurre des oblations, heureux, impérissables, qui tour à tour attendent chaque semaine ta présence. » 3659.

« Ne te précipite pas dans l’abîme ! je te donne les mondes, qui sont à moi, lui dit Pratardana. Qu’ils soient les tiens ! vas-y promptement, affranchi de ce trouble, soit que l’atmosphère, soit que le ciel les renferme ! 3660.

« Prince, lui répondit Yayâti, ce que doit aimer un prince d’une âme toujours égale, ce n’est pas le bien-être ; mais la félicité de la contemplation. Un roi sage, que l’arrêt du sort a jeté dans le malheur, ne fera jamais ce qui est mal. 3661.

» Qu’un roi, fixant les yeux sur le devoir, suive la route de la justice, qui mène à la gloire. Un homme tel que