Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/470

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» Vrihaspati à la grande splendeur, le pourohita des habitants du ciel, était le frère puiné d’Outathya : il poursuivit Mamatâ de son amour. 4180.

» Celle-ci dit à son beau-frère, le plus éloquent des hommes, qui parlent bien : « Je suis enceinte de ton frère ainé ; cesse donc ! 4181.

» Ce fils d’Outathya, qui est encore dans mon sein, y a lu déjà l’un après l’autre, éminent Vrihaspati, les Védas et leurs six Angas. 4182.

» Ta semence ne peut être sans fruit ; et c’est chose impossible de mettre ici deux enfants : veuille donc bien t’abstenir de plaisir en ce moment. » 4183.

» Malgré ces paroles, Vrihaspati, enivré d’amour et l’intelligence tout à fait troublée, ne put alors se contenir. 4184.

» Il satisfit son désir avec la femme, qui était sans désir ; mais, à l’instant où la semence allait s’échapper, l’embryon dans le sein de sa mère lui dit : 4185.

« Oh ! ne laisse pas sortir, mon ami, ta semence ! il est impossible de mettre ici deux enfants : ma place, révérend, n’est pas grande, et je suis arrivé ici avant toi ! 4186.

» La semence de ta révérence ne serait pas stérile : ainsi veuille bien ne pas me causer de la gêne ! » Mais, sans écouter ces paroles de l’embryon, Vrihaspati 4187.

» Assouvit complètement son désir en Mamatâ, la belle aux yeux charmants. Alors, s’étant aperçu que le sperme allait jaillir, l’anachorète embryon de fermer avec ses deux pieds la route à la semence de Vrihaspati. 4188.

» Elle, repoussée et n’ayant pas obtenu sa place, de tomber tout à coup sur la terre, et Vrihaspati en fut irrité. 4189.