Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/539

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de la montagne ; mais les autres hommes ne les virent pas.

Frappés d’admiration à la vue de cette grande merveille, les plus vertueux anachorètes d’observer dans la suite à l’égard des Pândouides une conduite pleine de respect. 4831-4832.

Excité de nouveau par l’envie d’obtenir encore des fils, Pândou à la vaste renommée voulut en demander à sa légitime épouse ; mais Kountî lui tint ce langage : 4833.

« Il n’est aucunement parlé d’un quatrième fils dans les cas d’infortune : penser à un cinquième serait d’une courtisane libertine. 4834.

» Comment, instruit, que tu es, allant au-delà de ce devoir accompli envers tes aïeux, me parles-tu encore, de même que si tu étais dans l’ivresse, pour obtenir d’autres enfants ? » 4835.

Après la naissance des enfants de Dhritarâshtra et des fils de Kountî, reprit Vaîçampâyana, la fille du roi de Madra dit en particulier ces mots à Pândou : 4836.

« Mon chagrin ne vient pas de ton impuissance, vainqueur des ennemis ; il ne vient pas, homme sans péché, de l’infériorité, où je vis sans cesse à côté d’une rivale, qui fut digne de grâces. 4837.

» Quand on m’eut appris que Gândharî avait donné le jour à cent fils, cette nouvelle, rejeton de Kourou, ne me fit même aucune peine. 4838.

» Mais ce m’était une grande douleur que tu n’eusses pas d’enfants pour conserver ton image : heureusement, il est donné maintenant du sein de Kountî une postérité à mon époux. 4839.

» Si la fille du roi de Kounti faisait aussi de moi naître des fils, ce serait pour moi une faveur, un avantage pour toi !