Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/540

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» Hâte-toi de parler à la fille de Kounti en vertu du lien, qui nous unit au même époux ; et, si j’ai quelque mérite à tes yeux, exhorte-la toi-même. » 4840-4841.

« Mâdrî, lui répondit Pândou, cette idée roule sans cesse dans mon cœur : je n’ai pas attendu que l’envie de parler sur des choses désirées ou non t’ouvrît la bouche.

» Parce que cette pensée m’est venue comme à toi, j’y tournerai mes efforts : je suis persuadé en outre que, si je lui parle, Kountî ne manquera pas d’obéir à ma voix. » 4842-4843.

En conséquence, reprit Vaîçampâyana, Pândou une seconde fois dit en particulier ces mots à Kountî : « Procure des rejetons aimables à ma famille et au monde, 4844.

» Afin que mes ancêtres et moi-même ne soyons jamais privés du gâteau funèbre. Fais, noble dame, cette chose, qui m’est agréable, la plus grande des choses heureuses. 4845.

» Fais pour la renommée cette œuvre difficile. Tel, quoiqu’il fût déjà parvenu à l’empire du ciel, le désir de la renommée engageait Indra à célébrer encore des sacrifices. 4846.

» Tel un brahmane, instruit dans les Védas et qui a supporté une cruelle pénitence, se remet en vue de la renommée sous la direction d’un gourou. 4847.

» Tels tous les rois saints et les brahmes riches de pénitences ont fait des choses pénibles, grandes et petites, en vue de la renommée. 4848.

» Fais traverser à Mâdrî comme sur un canot le fleuve de la stérilité. Acquiers une haute gloire en partageant avec elle le bonheur d’être mère. » Kountî répondit : « Oui ! » et dit à Mâdrî : « Il te suffira de penser une