Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/593

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Vishnou, habile en toutes les armes et qui m’est plus cher que mon fils même ! » 5353.

À l’instant, recommandé par les prières de son maître, parait le jeune Phalgouna, ayant lié la manique, défense de ses doigts, le carquois plein, son arc et sa cuirasse d’or, semblable enfin au nuage du crépuscule, qui porte la foudre, arme d’Indra, et reflète les derniers rayons du soleil. 5354-5355.

À sa vue, l’assemblée fut confusément agitée dans tout l’amphithéâtre, les instruments de musique et les conques résonnèrent de tous les côtés. 5356.

« Voilà, disait-on, le fils charmant de Kountî ! Voilà le troisième des fils de Pândou ! Voilà le fils du grand Indra ! Voilà le sauveur des enfants de Kourou ! » 5357.

« Voilà le plus savant des hommes instruits dans les armes ! Voilà le plus excellent des hommes vertueux ! Voilà celui, qui est un riche trésor de science et de bon naturel au milieu même des gens les plus heureusement nés ! » 5358.

Telles étaient les paroles, que les spectateurs jetaient confusément aux oreilles ; et le sein de Kountî était baigné de larmes, qui se mêlaient, en stillant de ses yeux.

Dhritarâshtra, le plus vertueux des hommes, frappé de ce grand bruit, qui avait rempli ses oreilles, dit, l’âme joyeuse, à Vidoura : 5360.

« Kshattri, quelle est donc la cause de cet immense bruit, pareil à celui de la mer agitée, qui vient de s’élever tout à coup dans l’amphithéâtre et qui semble capable de faire éclater la voûte des cieux ? » 5361.

« C’est Phalgouna, puissant monarque, le fils de Prithâ et de Pândou, répondit Vidoura, qui, revêtu de sa cuirasse