Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/598

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Quant à moi, je vais tout à l’heure t’enlever la tête avec les miennes sous les yeux de ton gourou ! » 5397-5398.

Ensuite, reprit Vaîçampâyana, quand Drona lui eut permis cette lutte, le conquérant des villes ennemies, le fils de Prithâ, embrassé à la hâte par ses frères, s’approcha de lui pour le combat. 5399.

Embrassé lui-même par Douryodhana et ses frères, Karna, tenant son arc et portant ses flèches, se montrait impatient de combattre. 5400.

Tout à coup le ciel se couvrit de nuages, fulgurants d’éclairs et résonnants de tonnerres, devant lesquels se dessinait l’arc d’Indra et sur la face desquels une file de grues figurait un sourire. 5401.

Quand il vit le Dieu aux coursiers verts abaisser avec amour ses yeux sur l’arène, le soleil dissipa ces nuages, qui s’étaient approchés de ses rayons. 5402.

D’un côté, on vit donc Arjouna abrité sous l’ombre des nuages ; de l’autre, on vit Karna que le soleil environnait de sa splendeur. 5403.

Dans cette partie de l’arène, où était Karna, s’étaient rangés les Dhritarâshtrides ; dans celle, où était le fils de Prithâ, se tenaient le Bharadwâdjide, Kripa et Bhîshma.

Deux penchants divisaient l’amphithéâtre ; les femmes étaient elles-mêmes partagées en deux sentiments ; la fille de Kountibhodja, sachant la vérité sur le jeune inconnu, était près de s’évanouir. 5404-5405.

Enfin, elle perdit connaissance, et Vidoura, instruit dans tous les devoirs, Vidoura, aidé par les servantes de Kountî, rendit l’usage des sens à la reine, grâce à des eaux de sandal.

Revenue à elle-même, Kountî vit ses deux fils revêtus