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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/141

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Arjouna, montés sur un seul et même char. 2,193.

» Si tu parviens à dompter le guerrier, qui a le Vrishnide pour cocher et le Gândîva pour son arc, tu régneras sur nous, Râdhéya. 2,194.

» Provoqué par les conjurés, ce vigoureux combattant est venu, le visage tourné vers eux, et il fait dans le combat le carnage de ces ennemis. » 2,195.

Au souverain de Madra, qui parlait ainsi, Karna de répondre avec une extrême amertume de cœur : « Vois ! On n’aperçoit pas le Prithide, parce qu’il est poursuivi de tous les côtés par les conjurés en courroux, comme le soleil est caché par les nuages. Arjouna, qui est leur but, Çalya, est plongé dans la mer des combattants. » 2,196-2,197.

« Qui pourrait étouffer Varouna par l’eau ? reprit Çalya. Qui éteindrait le feu par le bois ? Qui pourrait arrêter le vent, ou avaler la mer ? 2,198.

» Je pense que c’est une chose égale de comprimer Arjouna au milieu d’un combat ! Il est impossible aux Asouras et aux Dieux mêmes, Indra fût-il à leur tête, de vaincre le fils de Prithâ dans la bataille. 2,199.

» Cependant éprouve de la satisfaction ; sois content d’avoir prononcé cette parole. Tu es incapable de le vaincre par un combat : forme un autre désir. 2,200.

» Quiconque pourrait vaincre Arjouna dans une bataille, arracherait la terre à la force de ses bras ; il consumerait dans sa colère toutes ces créatures ; il précipiterait des cieux les Immortels eux-mêmes ! 2,201.

» Vois l’héroïque fils de Kountî aux œuvres terribles, infatigables, aux longs bras, qui se tient, semant la lumière, tel quun autre Mérou. 2,202.

» Plein de colère, toujours irrité, se rappelant sa vieille