Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/158

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autres dans ce grand combat. Les pluies de flèches jetaient là dans le ciel, comme l’ombre d’un nuage. 2,367.

Couverts de ces dards lancés par les plus excellents des guerriers, qui s’entr’égorgeaient mutuellement, les maîtres de la terre tombaient sur le sol dans ce combat, sans drapeau, ni guidons, sans ombrelles[1], ni cochers, ni chevaux, sans armes, détruits, privés de leurs membres et des principaux organes. Les plus grands des éléphants, semblables à des cimes de montagnes, qui s’écroulent sur un plan incliné, 2,368-2,369.

Tombaient, immolés avec les guerriers, qu’ils portaient, comme des montagnes fendues par le tonnerre. Des compagnies de fantassins par milliers succombaient avec les héros ennemis, de qui les décorations et les ornements des cuirasses volaient à la ronde, déchirés, fracassés. La terre de toutes parts était jonchée des têtes de héros, ivres de combat, aux yeux longs et grands, aux visages pareils à la lune et au lotus. Les armées entendirent dans le ciel comme sur la terre un son, 2,370-2,371-2,372.

Que produisaient les chars des Dieux et les chœurs des Apsaras, mêlés aux concerts des voix et des instruments de musique. Étant montées à l’envi sur leurs chariots, les troupes des Apsaras vont trouver les guerriers tombés, par centaines et par milliers, le front tourné vers les héros, qui les ont frappés. À la vue de cette grande merveille, exposée devant leurs yeux par l’envie d’obtenir le Swarga, 2,373-2,374.

Les héros, l’âme transportée, se hâtaient de s’entre détruire mutuellement. Les maîtres de chars engageaient

  1. Tchhtra, texte de Bombay.