Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/201

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Soupirant de colère, brûlant de ses yeux, pour ainsi dire, il jetait mainte et mainte fois ses regards, dans le combat, sur le Dronide et Phâlgouna. 2,825.

Irrité, Krishna dit alors avec bienveillance au fils de Prithâ : « Je vois dans la guerre, Prithide, cette chose, qui m’étonne beaucoup de ta part. 2,826.

» C’est que le fils de Drona l’emporte sur toi, Rharatide. Est-ce que ton énergie ou la force de tes deux bras n’est plus ce qu’elle était auparavant ? 2,827.

» Ta main tient-elle encore le Gândîva dans ton char ? Tes bras n’auraient-ils point perdu la vigueur, Arjouna ? Ou la vieillesse n’aurait-elle pas engourdi ton poing ?

» Je vois Açwatthâman s’élever dans le combat, et son courage me donne à penser, éminent Bharatide, qu’il est le fils de Drona. 2,828-2,829.

» Ne fais pas de négligence, Prithide, et veille bien sur ce moment ! » À ces mots de Krishna, il prit quatorze bhallas, 2,830.

Et se hâtant dans cet instant, où il fallut se hâter, il trancha l’arc du Dronide, son drapeau, son ombrelle, ses banderolles, sa lance de fer, sa massue et son char.

Il atteignit son ennemi bien profondément de ses vatsadantas, à l’endroit de la clavicule ; et celui-ci, tombant dans le plus grand évanouissement, s’appuya sur la hampe de son drapeau. 2,831-2,832.

Sans connaissance et grièvement accablé par son rival, il fut emmené hors du combat[1] par son cocher, qui le sauva de Dhanandjaya. 2,833.

Dans cet instant même, Vidjaya, le fléau des ennemis,

  1. Ranât, texte de Bombay.