Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/211

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vit dans le combat, sire, les prouesses de l’Adhirathide et de Çalnéya, 2,927.

Le Dronide dans cet intervalle s’approcha de l’immense armée ; et, vainqueur des cités ennemies, il dit avec colère au Prishatide, le dompteur des ennemis, le prompt destructeur de l’énergie des ennemis : « Halte-là ! arrête, homicide d’un brahme ! Tu n’échapperas point vivant de mes mains. » 2,928-2,929.

À ces mots, le grand héros à l’action expéditive, s’efforçant de tout son pouvoir, ensevelit bien profondément le vaillant ennemi, fils de Prishat, qui s’efforçait de toutes ses facultés, sous des flèches acérées, très-étincelantes et d’une forme épouvantable. L’immolateur des héros ennemis, Dhrishtadyoumna vit dans ce combat le Dronide avec les mêmes yeux que Drona jadis, auguste roi, vit dans la bataille le Prishatide lui-même. Son âme devint non infiniment joyeuse, et il pensa à sa propre mort. 2,930-2,931-2,932.

Sachant qu’une flèche ne devait pas mettre fin à sa vie dans le combat, il s’avança légèrement vers le Dronide, comme la Mort s’approche du Temps à l’heure de sa perte. Quand Açwatthâman vit, Indra des rois, Dhrishtadyoumna le pied ferme devant lui, ce héros, soupirant de colère, fondit sur le Prishatide. 2,933 -2,934.

Lorsqu’ils eurent jeté les yeux l’un sur l’autre, ils s’élevèrent à la plus haute colère ; et l’auguste fils de Drona tint ce langage en se hâtant, grand roi, à Dhrishtadyoumna, placé tout près[1] de lui : « Maintenant que me voici arrivé au front des Pântchâlains, je vais t’envoyer à la mort.

  1. Samîpastham, texte de Bombay.