Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/272

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vient que tu es arrivé[1] à t’en plaindre par les larmes de tes yeux. Tu as fait toi-même notre malheur, Pândouide ; et tu nous donnes à entendre maintenant des paroles mordantes. 3,509.

» Immolée par nous, l’armée ennemie, poussant des cris, gît sur le sol de la terre, avec ses éléphants mutilés. Tu as accompli toi-même cette œuvre coupable : à cause de quoi, la mort des Kourouides est une faute. 3,510.

» Les septentrionaux furent tués, les occidentaux ont péri, les orientaux et les peuples du midi ont succombé : cette action incomparable fut exécutée dans les combats par les plus grands de leurs combattants et des nôtres.

» Gémis ! tu es cause de la perte du royaume, et tu es l’origine de nos malheurs, Indra des hommes ! Cesse de nous blesser par les cruels aiguillons de tes paroles, et n’excite plus notre colère, homme de petite vertu. »

Quand l’Ambidextre à la science solide eut fait entendre ces mots âpres et mordants, le docte roi, timide en face du devoir, reconnaissant ainsi qu’il avait commis un certain nombre de péchés, fut aussitôt abandonné de son âme.

Ensuite, le fils du roi des Dieux fut en proie à la douleur ; il soupira et tira son épée. Krishna alors de lui adresser ces mots : « Que veut dire encore ceci ? Ta majesté met hors du fourreau son épée, semblable à l’azur du firmament. 3,511-3,512-3,513-3,514.

» Dis-moi encore cette dernière parole, et je te donnerai mes conseils pour le succès de tes affaires. » À ce langage du plus grand des hommes, Arjouna, accablé d’une vive douleur, répondit à Kéçava : 3,515.

  1. Sampravrittas, texte de Bombay.