Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/273

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« Je veux donner une mort violente à ce corps, avec lequel j’ai mené et je mène ici une conduite ennemie ! » Lorsqu’il eut entendu ces paroles du Prithide, le plus excellent des hommes vertueux dit ces mots à Dhanandjaya :

« Après que tu as tenu à ce monarque un tel langage, pourquoi es-tu tombé, Prithide, dans cet horrible abattement d’esprit ? Tu veux te porter la mort à toi-même, dompteur des ennemis ; mais ce n’est pas, Kirîti, cette action, que pratiquent les gens de bien. 3,016-3,517.

» Si tu immoles maintenant de ton cimeterre ce juste, ton frère ainé, comment, héros des hommes, trouveras-tu un mortel, qui ait pour cela peur du devoir, ou que feras-tu même ensuite ? 3,518.

» Le devoir est subtil ; il est surtout difficile à connaître ; écoute, Prithide, ce qui fut dit avant ce jour par des ignorants. Quand tu te seras donné la mort à toi-même, tu obtiendras, comme pour la mort de ton frère, le très-épouvantable séjour du Nâraka. 3,519.

» Commence par dire maintenant ici tes vertus, Prithide, et tu seras homicide de toi-même. » - « Qu’il en soit ainsi, Krishna ! » et, disant ces mots, Dhanandjaya le salua et inclina son arc. 3,520.

Le fils de Çakra dit à Youdhishthira, le plus excellent des hommes vertueux : « Écoute, sire. Il n’existe pas un autre archer, roi des hommes, supérieur à moi, excepté le Dieu, armé de l’arc Pinâka. 3,521.

» En effet, approuvé par lui, moi, j’immolerais, dans un instant, de mes coups magnanimes, ce monde avec ses créatures immobiles et mobiles ; en effet, vaincu entièrement par moi, sire, cette plage secondaire avec la plage principale fut mise sous le pouvoir de ta majesté. 3,522.