Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/277

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tu l’as dit toi-même, cette faute est ainsi la mienne. 3,548.

» Je suis apaisé, Govinda ; je suis sauvé, Mâdhava. Tu nous as délivré aujourd’hui, Impérissable, d’une horrible infortune. 3,549.

» Sous l’abri de notre divin protecteur, tous deux, égarés par l’ignorance, nous avons été arrachés à cet épouvantable océan de malheurs. 3,550.

» Montés sur ton esprit, comme sur une barque, nous avons été sauvés par toi, Impérissable, avec nos conseillers, avec nos protecteurs mêmes, de cette mer de chagrin et de douleur. » 3,551.

Dès qu’il eut ouï ces paroles accompagnées de plaisir, énoncées par Dharmarâdja, le vertueux rejeton d’Yadou, Govinda, adressa ces mots au rejeton de Prithâ, qui avait parlé de cette manière à Youdhishthira, suivant ce qu’avait dit Krishna. Il était consterné, comme s’il eût commis quelque péché ; 3,552-3,553.

Et le Vasoudévide lui dit en riant : « Comment cela pourrait-il être assurément, Prithide, si de ton glaive au tranchant acéré, tu immoles ce fils de Dharma, à l’âme résolue dans le devoir. Après que tu eus adressé au monarque ce mot : « Toi !» tu es tombé dans l’abattement de l’esprit. 3,554-3,555.

» Quand tu auras tué le souverain des hommes, Prithide, que feras-tu ensuite ? C’est ainsi que le devoir est difficile à connaître, surtout par des gens à l’intelligence étroite. 3,556.

» La mort de ton frère aîné conduirait, sans aucun doute, dans l’épouvantable séjour du Naraka ton altesse très-élevée par la crainte de manquer au devoir. 3,557.