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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/380

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» Aujourd’hui même, je le verrai broyé avec son char et ses chevaux, avec sa cuirasse, sa lance et ses armes, tel qu’un arbre mis en pièces dans une forêt par un éléphant 4,482.

» Aujourd’hui, les épouses de Râdhéya entreront dans le veuvage : elles verront certainement, Mâdhava, des images funestes dans leurs songes. 4,483.

» Tu verras, pour sûr, aujourd’hui même ces veuves, déchirées par les regrets donnés à Karna ! Certes, mon souci de ce qu’il fit jadis est toujours éveillé ! 4,484.

» Je vois encore Krishnâ amenée dans l’assemblée par cet insensé à la vue étroite, qui nous couvrit de ses moqueries et qui nous promenait çà et là. 4,485.

» Aujourd’hui, Govinda, tu verras l’Adhirathide immolé par moi, comme un arbre fleuri de la terre, brisé par un éléphant enivré. 4,486.

» Aujourd’hui, après la chûte de Karna, tu entendras, meurtrier de Madhou, ces douces paroles : « Oh ! bonheur ! rejeton de Vrishni, la victoire est à toi ! » 4,487.

» Aujourd’hui, joyeux, tu consoleras la mère d’Abhimanyou ; aujourd’hui la joie dans le cœur, Djanârddana, tu consoleras Kountî, et la sœur de son père, et Krishnâ, la face baignée de larmes : tu consoleras Dharmarâdja le Pândouide par des paroles aussi douces que l’ambroisie. »

La forme admirable de l’atmosphère brillait, hantée[1] par des Garoudas, les râdjarshis et les brahmarshis, les chœurs des Apsaras, des Rakshasas, des Gandharvas, des Yakshas, des Siddhas, des Asouras, des Nagas et des Dieux. 4,488-4,489-4,490.

  1. Djoushtan, texte de Bombay.