Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/51

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» Grâce à toi, qui mènera son char, maître de la terre, les Dieux eux-mêmes avec Çakra ne pourraient l’affronter dans la bataille, à plus forte raison les Pândouides ! Ne doute pas de ma parole. » 1,352-1,353.

Quand Çalya, rempli de colère, imprimant trois aigrettes à ses sourcils contractés et frottant mainte et mainte fois les mains, eut entendu le discours de Douryodhana.

Le guerrier aux longs bras, orgueilleux de sa force, de sa science, de son pouvoir, de sa famille, roulant ses grands yeux, teints par la fureur, lui répondit ce langage :

« Pour sûr, tu méprises, Gândhâride, ce dont tu me parles avec tant de confiance : « Remplis les fonctions de son cocher ! » dis-tu ; et tu te défies de moi !

» Tu fais l’éloge de Karna, pensant qu’il m’est supérieur dans la guerre et moi, je n’estime pas que Râdhéya me soit égal dans les combats. 1,354-1,355-1,356-1,357.

» Montre-moi, souverain de la terre, un homme supérieur, qui n’est qu’une part seulement de moi-même ; et, quand je l’aurai vaincu dans la bataille, je m’en retournerai comme je suis venu. 1,358.

» Seul moi-même, rejeton de Kourou, je combattrai cependant : approche-toi et contemple ma vigueur, tandis que je consume les ennemis. 1,359.

» Ne te défie pas de moi, Kourouide, comme ferait un homme, mon égal, qui aurait mis l’orgueil dans son cœur. » On ne doit jamais concevoir de mépris de moi dans la guerre. Vois mes bras potelés, semblables au corps de la foudre. 1,360-1,361.

» Vois mon arc merveilleux et mes flèches, pareilles à des serpents ! Vois mon char, attelé de chevaux généreux, qui ont la rapidité des vents. 1,362.