Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/87

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rent sur le champ de bataille. Tandis que Karna s’avançait alors et que les guerriers témoignaient leur joie.

La terre trembla, sire, et mugit dans une vaste étendue ; on vit sept grandes étoiles, qui sortaient du soleil.

Des météores de feu tombèrent sur la terre ; les plages du ciel s’embrâsèrent ; la foudre se précipita des airs sans pluie, et des vents épouvantables soufflèrent.

Des troupes de volatiles et de quadrupèdes, inspirant une grande terreur, mirent souvent alors ton armée à leur droite. 1,706-1,707-1,708-1,709.

Les chevaux de Karna tombèrent sur la terre au moment qu’il partit : une épouvantable pluie d’os se déversa du haut de l’atmosphère. 1,710.

Ses traits flamboyèrent, son drapeau trembla, maître de la terre, et ses chevaux de verser des larmes. 1,711.

Ces prodiges et d’autres nombreux, horribles, très-effrayants s’élevèrent en ce moment pour la ruine des Kourouides. 1,712.

Mais, fascinés par le Destin, tous les monarques n’en tinrent nul compte, et ils crièrent au fils du cocher à son départ : « Victoire ! Victoire ! » 1,713.

Les Kourouides regardaient à cette heure les Pândouides comme déjà vaincus.

Le plus excellent des héros, l’immolateur des vaillants ennemis, le Découpeur, sire, ayant jeté les yeux sur l’extrême valeur de Bhîshma et de Drona, resplendissait, monté dans son char, flamboyant comme le feu et le soleil.

Adressant la parole à Çalya et pensant aux immenses promesses du fils de Prithâ, il tint ce langage, embrâsé d’orgueil et d’arrogance, brûlant comme de colère et soupirant : 1,714-1,715.