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ADI-PARVA.

» Si, tandis qu’on me voit ainsi leur maître, le péché des mondes les entraînait de nouveau dans un affreux danger, 6853-6854-6856.

» Le feu, né de ma colère, qui veut perdre les mondes, me brûlerait moi-même, enveloppé de ses flammes. 6856.

» Je connais le désir de vos saintetés pour le bien de tous les mondes ; faites donc, mes seigneurs, ce qui est le bien des mondes. » 6857.

« Ce feu, né de ta colère, qui veut perdre les mondes, lui répondirent ses pères, jette-le, s’il te plaît, dans les eaux ; car les mondes reposent sur les eaux. 6858.

» Toutes les saveurs sont faites de l’eau ; l’eau servit à faire le monde entier : jette donc, ô le plus vertueux des brahmes, ce feu de ta colère dans les eaux. 6859.

» Brahme, que le feu, né de ta colère, se tienne, si tu veux, brûlant les eaux, dans le bassin des mers ; car on dit que les mondes ont été faits avec les eaux. 6860.

» Ainsi ta promesse, irréprochable enfant, aura sa vérité ; ainsi les mondes ne tomberont pas avec les Immortels dans la ruine. » 6861.

» À ces mots, Aâurva, reprit Vaçishtha, envoya le feu né de sa colère dans le séjour de Varouna, où il dévora les eaux dans le bassin des mers. 6862.

» Là, il devint, ce que n’ignorent pas ceux, qui savent les Védas, une grande tête de cheval, qui avale tour à tour et vomit les eaux de sa bouche dans le réceptacle des ondes. 6863.

» Ne veuille donc pas non plus, s’il te plaît, détruire les mondes, toi, Parâçara, le plus instruit des hommes versés dans la science ; toi, qui n’ignores pas l’existence des mondes supérieurs. » 6864.