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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/253

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ADI-PARVA.
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« À moi, le premier coup ! » s’écrie l’un ; « À moi, le premier coup ! » dit l’autre. Ils se frappent mutuellement ; et les deux effroyables Asouras tombent sur le sol de la terre, assommés l’un par la massue de l’autre, 7728-7729.

» Et les membres inondés de sang, comme deux soleils tombés du ciel. Ensuite leurs femmes de s’enfuir çà et là ; puis, la tribu entière des Daîtyas, agitée par le trouble et la peur, descendit au Pâtâla. 7730-7731.

» Alors, accompagné des maharshis et des Dieux, le suprême aïeul des créatures se rendit là, et, d’une âme pure, honorant Tilauttamâ, voulut répandre sur elle sa faveur et dans l’instant, où il accordait sa grâce, lui tint joyeux ce langage : 7732-7733.

« Tu promèneras tes pas, noble femme, dans ces plages, que parcourt le soleil, et qui que ce soit ne te ravira jamais ta virginité, ô toi, de qui la vue charme les yeux ! »

» Quand il eut ainsi gratifié la nymphe de cette faveur, l’auguste créateur de tous les mondes, ayant mis les trois mondes sous le sceptre d’Indra, s’en revint au monde de Brahma. 7734-7735.

» Voilà de quelle manière, enflammés simultanément d’un amour soudain pour Tilauttamâ, ces deux frères, qui jamais en toutes les affaires n’avaient eu qu’une même pensée, se donnèrent la mort l’un à l’autre dans un mouvement de colère. 7736.

» Aussi mon amitié m’engage-t-elle à vous dire, ô les plus vertueux des Bharatides, à vous tous : « Voulez-vous faire une chose, qui me soit agréable, adoptez, si vous souffrez que je le dise, un genre de vie tel que jamais la désunion ne vienne ici vous diviser tous à cause de Draâupadî. » 7737-7738.