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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/27

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ADI-PARVA.

» L’opinion de Bhîshma est connue ; il ne désire pas ceindre la couronne : c’est donc nous-mêmes, que les gens de la ville prétendent abattre sans retour. 5667.

» Pândou autrefois dut le trône à ses avantages personnels : le droit d’aînesse te l’aurait adjugé ; mais tu l’as perdu à cause de la cécité, dont tu portais la triste infirmité. 5668.

» Si le Pândouide obtient ce royaume comme un héritage de Pândou, son fils le recueillera infailliblement après lui ; ensuite, un fils de celui-ci ; puis, un autre de ce dernier, et ainsi de suite. 5669.

» Quant à nous, souverain du monde, exclus avec nos fils de l’hérédité au trône, nous serons en butte au mépris des hommes. 5670.

» Suis une marche telle, sire, que nos mânes, précipités à jamais dans les enfers, n’attendent pas des autres l’offrande du gâteau funèbre. 5671.

» Si l’on peut dire un jour que tu as obtenu et conservé le trône, il est certain que nous l’occuperons également, sire, nous-mêmes, quoi que fasse le peuple. » 5672.

Après qu’il eut ouï son fils parler ainsi, l’âme du monarque aveugle, éclairé par la science, qui avait déjà écouté entièrement les discours de son ministre Kanika, fut partagée en deux sentiments et donnée en proie au chagrin. 5673.

Douryodhana, Kama, Douççâsana et Çakouni, le fils de Soubala, délibérèrent tous les quatre en commun.

À la suite du conseil, le roi Douryodhana de parler en ces termes à Dhritarâshtra : « Pour nous mettre à couvert des Pândouides, que ta majesté les envoie habiter la ville de Vâranâvata. » 5674-6676.