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LE MAHA-BHARATA.

Celui-ci, dès qu’il eut ouï ces mots, lancés par son fils, réfléchit un instant et tint ce langage à Douryodhana : 5676.

« Pândou fut toujours invariable dans le devoir : le devoir était sa principale rêgle envers tous ses parents et moi en particulier. 5677.

» Il ne sentit pas la moindre envie de poursuivre les jouissances des sens et, ferme dans ses vœux, il proclamait toujours que la couronne était mon droit. 5678.

» Son fils est, comme était Pândou, adonné à la vertu ; il est rempli de bonnes qualités, célèbre dans le monde, estimé des citadins. 5679.

» Comment pourrions-nous le chasser d’ici par la force ? Comment lui ôter le royaume de son père et desesayeux, surtout quand il est soutenu par ce peuple ? 5680.

» En effet Pândou a nourri les ministres, il a nourri continuellement l’armée, il a nourri surtout leurs fils et petit-fils. 5681.

» Les habitants de cette ville ont éprouvé jadis les bons traitements de Pândou ; comment pourraient-ils ne pas nous sacrifier, nous et nos familles, à Youddhisthira ? »

« Tous les sujets, reprit Douryodhana, honorés pour l’opulence et la dignité, aussitôt vu qu’il est contraire à leur intérêt de penser comme tu dis, mon père, se hâteront de faire alliance avec nous, à commencer par les chefs. La classe riche avec les ministres a déjà embrassé mon parti, souverain de la terre. 5682-5683-5684.

» Que ta majesté veuille donc bien, à l’aide même d’un moyen doux, envoyer au plus vite les Pândouides en exil dans la ville de Vâranâvata. 5685.

» Une fois que la couronne sera bien assurée, auguste