Aussitôt qu’il eut ouï ces paroles de Roudra à la splendeur infinie, le saint roi se prosterna aux pieds du magnanime et lui répondit : 8122.
« Si j’ai satisfait Bhagavat, adoré dans tous les mondes, accomplis toi-même, souverain des Souras, suzerain du roi
des Dieux, accomplis mon sacrifice. » 8123. À ce langage, que lui adressait le monarque, Bhagavat joyeux reprit en ces termes, que précédait un sourire :
« Diriger un sacrifice n’est pas une chose de nos attributions, et néanmoins c’est par le désir de cette grâce, sire, que tu as soutenu cette rude pénitence. 8124-8125.
Il Je ferai donc mener ton sacrifice à bonne fin sous une condition, victorieux monarque. » Et il ajouta : « Si, voué à la continence douze années, tu rassasies le feu d’une âme recueillie avec tes libations de beurre clarifié, 8126.
» Tu obtiendras de moi, prince, l’accomplissement de ton désir. » À ces mots de Roudra, Çwétaki, le souverain des enfants de Manou, 8127.
Fit tout de la manière, que l’avait prescrit ce Dieu armé d’un trident ; et, la douzième année révolue, il revint trouver Mahéçvara. 8128.
À son aspect, Çankara, le créateur des mondes, dit, transporté de joie, à Çwétaki, le plus vertueux des souverains : 8129.
« Je suis content, prince éminent, du fait supérieur, qui fut consommé par toi-même ici ; mais c’est aux brahmes que les règles attribuent la direction des sacrifices ; par conséquent, fléau des ennemis, je n’officierai pas moi-même dans ton sacrifice. 8130-8131.
» Il est sur la surface de la terre une portion de moi même ; c’est un fortuné mortel, le plus grand des brahmes ;