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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/298

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LE MAHA-BHARATA.

nivers. Puissé-je, grâce à toi, recouvrer mon premier état naturel, sans le perdre jamais ! » 8143-8144.

Aussitôt qu’il eut ouï ce langage du feu, le vénérable auteur des mondes lui adressa, en souriant, ces paroles : 8145.

« Seigneur, tu as mangé, comme le beurre clarifié versé dans ton brasier, douze sortes de richesses, c’est pourquoi cette langueur s’est emparé de toi, 8146.

» Afin que, privé de ta vigueur, tu ne marchasses plus avec cette fougue, que tu reprendras, Agni, en reprenant ton état naturel. 8147.

» C’est pour te châtier d’avoir jadis réduit en cendres, à l’ordre des Immortels, cette épouvantable forêt du Khândava, l’habitation des ennemis des Dieux. 8148.

» Là, demeurent tous les êtres animés : rassasié de leur moëlle, Feu, tu reviendras à ton premier état. 8149.

» Cours vîte brûler ce bois et tu seras délivré de ta peine ! » À peine eut-il entendu ces paroles tombées de la bouche du Très-haut, 8150.

Agni se précipita d’une rapidité extrême. Arrivé bientôt à la majestueuse forêt de Khândava, grâce à cette incomparable vitesse, le feu, dont la colère était excitée parle vent, se mit soudain à vomir des flammes. 8151.

À la vue de ce bois devenu la proie des flammes, tous les habitants du Khândava de recourir aux plus grands efforts pour éteindre le feu. 8162.

Vîte, les éléphants irrités se hâtent de puiser l’eau avec leurs trompes et d’en arroser le feu par centaines et par milliers. 8153.

Ensuite les serpents à plusieurs têtes accourent, pleins de colère, sur les confins de l’incendie et s’empressent de