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ADI-PARVA.

lui avait désigné, vit les Pândouides avec leur mère occupés dans ces bois à sonder la profondeur des eaux du fleuve. 5842.

Le magnanime Vidoura à la haute intelligence avait appris d’un espion toute la conduite du traître à l’âme criminelle. 5843.

Il avait donc envoyé cet homme intelligent aux fils de Prithâ. Le messager leur fit voir sur la rive favorable du Gange une barque construite par des ouvriers affidés, munie de ses agrès, ornée de sa banderolle, capable de résister à tous les vents, aussi légère que Maroute ou la pensée. 5844-5845.

Il se fit reconnaître d’eux en répétant les paroles, que leur oncle avait prononcées jadis : « Youddhisthira, écoute pour signe de confiance ces mots, que le sage t’adressa : 5846.

« Le feu, qui dévore les broussailles, ne brûle pas au sein des grandes forêts incendiées les reptiles, qui vivent dans les trous. Qui se tient sur ses gardes, conserve sa vie ! » 5847.

» Sache donc que Vidoura m’a envoyé, moi homme, en qui l’on peut se fier, avec ces paroles de crédit. Vidoura, le fils de la femme esclave, sagace en toutes choses, m’a chargé encore de ces mots : 5848.

« Fils de Kountî, tu sortiras du combat, victorieux de Karna, de Douryodhana, soutenu par ses frères, et de Çakouni : il n’y a là-dessus aucun doute ! » 5849.

» Cette barque, propre à voyager sur les routes de fonde et qui marche facilement sur les eaux, vous sauvera de ce pays ; il n’y a là-dessus aucun doute ! » 5850.

Ayant vu ces princes agités par la crainte avec leur