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LE MAHA-BHARATA.

riva dans une région boisée, horrible, indigente de racines, de fruits et d’eau, peuplée d’oiseaux de proie et de féroces quadrupèdes. 5889.

Le crépuscule naissait, plein d’horreur ; les quadrupèdes et les volatiles inspiraient l’épouvante ; toutes les plages du ciel étaient invisibles ; les vents soufflaient avant leurs saisons, 5890.

Et mêlaient ensemble, sire, les arbres divers, nombreux, courbés, rompus, les arbustes et les buissons épais aux feuilles sèches, aux fruits arides. 5891.

Les rejetons de Kourou, épuisés de fatigue et de soif, ne pouvaient plus marcher sous le poids accablant du sommeil. 5892,

Ils entrèrent tous dans ce bois affreux ; et, consumée par la soif, Kountî dit alors à ses fils ; 5893.

Elle dit à plusieurs fois aux cinq fils de Pândou, au milieu de qui elle se tenait comme leur mère. « La soif me dévore ! » 5894.

À ces paroles, l’amour filial alluma la compassion dans l’âme de Bhîmaséna, qui résolut de s’en aller à la recherche de l’eau. 5895.

Bhîma alors entra dans ce bois vaste, désert, épouvantable ; il vit un nyagrodha admirable à l’immense ombrage. 5896.

Le vigoureux Bharatide déposa au pied, seigneur, sa mère et tous ses frères ; « Il faut que j’aille chercher de l’eau, dit-il ; reposez-vous là ! 5897.

» J’entends des grues chanter d’une voix douce ; ce sont des oiseaux aquatiques : il y a sans doute ici un grand bassin d’eau : tel est mon sentiment. » 5898.

« Va ! » dit son frère aîné, lui accordant ce congé, et le