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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/526

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LE MAHA-BHARATA.

boucherai avec lui, et je saurai quelle est son opinion sur le parti, qu’il sied d’embrasser. 1768.

» Ce prince à la vue longue, ayant mis avant toute chose le devoir, qui est à ses yeux l’utile au plus haut degré, m’enseignera ce qu’il y a de mieux à faire de l’un ou de l’autre côté. » 1769.

« Kshattri, s’il cause avec toi, essayera de te détourner, Indra des rois ; et, si tu refuses ton consentement, je mourrai : il n’y a là-dessus aucun doute. 1770.

» Quand je ne serai plus, sire, vis heureux avec Vidoura ! Tu jouiras de toute la terre : que ferais-tu avec moi ? » 1771.

À peine eut-il entendu ce triste langage, prononcé avec l’accent de la tendresse, Dhritarâshtra soudain, prenant les sentiments de son fils, dit à ses domestiques : 1772.

« Que les ouvriers me construisent au plus vite un palais vaste, à cent portes, à mille colonnes, ravissant, admirable à voir ! 1773.

» Qu’il soit pavé de pierres fines ; qu’il ait un beau frontispice ! Rassemblez de tous côtés les charpentiers et tenez-moi informé de ses moindres progrès, à mesure que l’édifice avancera ! » 1774.

Aussitôt qu’il eut arrêté cette résolution, afin de rendre la tranquillité à Douryodhana, le royal aveugle fit appeler Vidoura. 1775.

Mais, avant qu’il eût consulté son frère, sans que nulle décision vînt de son propre, il fut entraîné par sa folle tendresse pour son fils à vouloir ce jeu, dont il connaissait bien les inconvénients. 1776.

À la nouvelle que ce monarque était près d’arriver à la porte des guerres et qu’il se penchait vers la source de la