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SABHA-PARVA.

ruine, le sage Vidoura courut chez Dhritarâshtra. 1777.

Quand ce frère aîné fut auprès de son magnanime frère puîné, il se prosterna, touchant ses pieds de la tête et lui dit ces paroles : 1778.

« Je ne te félicite pas de cette résolution, auguste monarque ; agis de manière que la désunion ne se glisse pas entre nos enfants. » 1779.

« Kshattri, lui répondit l’aveugle, il n’y aura pas de querelle entre mes fils et mes neveux, si les Dieux nous regardent avec bienveillance ; ce dont il ne faut pas douter. 1780.

» Beau ou laid, utile ou non, que ce jeu entre amis ait lieu : il se fera sous nos yeux sans aucun doute. 1781.

» En ma présence, en la tienne, fils de Bharata, en présence de Drona et de Bhîshma, il est impossible qu’il arrive un malheur, fût-il dans les dispositions mêmes du Destin. 1782.

» Monte dans un char attelé de chevaux pareils au vent pour la vîtesse ; rends-toi à l’instant même dans le Khândava-prastha, et amène ici Youddhishthira. 1783.

» Ma résolution ne doit pas être blâmée ; je te le dis, Vidoura ; le Destin, par qui cette chose arrive, me semble être supérieur. » 1784.

À ces mots, le sage Vidoura de réfléchir : « C’est cela ! » pensa-t-il ; et, dans une profonde affliction, il s’en alla trouver le fils du Gange à la vaste science. 1785.

Djanamédjaya, interrompant le narrateur :

« Comment naquit ce jeu, qui fut la seule cause de tous ces fratricides, amusement funeste, où le malheur tomba sur les fils de Pândou, mes ayeux ? 1786.

» Quels rois étaient là présents ? Qui furent ceux, qui