avait, dis-tu, l’esprit aliéné par l’ivresse du jeu : mais il avait certainement quelque autre chose à jouer. » 2201-2202.
» Quand il ne lui restait plus rien autre chose à risquer, le roi fils de Pândou a joué d’abord ses frères, qu’il a mis pour enjeu, répondit le cocher ; ensuite, Adjâtaçatrou a joué sa personne elle-même. » 2203.
« Retourne à la salle de jeu, repartit Draâupadi ; et, arrivé là, demande : « Est-il vrai que tu as perdu, toi d’abord, ensuite moi ? » 2204.
» La réponse obtenue, reviens, fils de cocher. Alors moi, connaissant la volonté de mon royal époux, j’irai, mais affligée. » 2205.
Revenu dans la salle du jeu, celui, qui tient pour sceptre un fouet, répéta ces paroles de Draâupadî et dit ces mots à Youddhishthira debout au milieu des rois :
« Est-ce que tu nous as perdus ? Voilà en quels termes Draâupadî te parle. Est-il vrai que tu as perdu, toi d’abord, ensuite moi ? ! 2206-2207.
Youddhishthira à ces mots resta sans pensée et, semblable à un homme expiré, il ne répondit pas au cocher une seule parole, ou bonne, ou mauvaise. 2208.
« Que la Pântchâlaine, fit Douryodhana, vienne ici ; qu’elle adresse elle-même cette demande, et que tous ici entendent ce qui sera dit par elle et par lui ! 2209.
Le cocher Prâtikâmi, soumis au commandement de Douryodhana, se rendit au palais du roi Pândouide et tint avec trouble ce langage à Draâupadî ; 2210.
« Les rois, qui assistent à l’assemblée, t’invitent à t’y rendre : le jour de la ruine des Kourouides est arrivé, je pense. Il est bien léger, fille de roi, celui qui n’a pu dé-