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SABHA-PARVA.

« Amène-la ici, Prâtikâmi ! Que ces enfants de Kourou parlent devant elle ! » 2219.

Alors, mettant de côté la fierté, le cocher, soumis à sa volonté, mais craignant la colère de la fille du roi Droupada, demanda encore aux nobles assistants : « Que dirai-je à Krishnâ ? » 2220.

Et Douryodhana de s’écrier : « Douççâsana, voici mon lâche cocher, qui a peur de Bhîmaséna ! Prends toi-même et conduis-nous ici Draâupadî ! Que peuvent te faire des ennemis captifs ? » 2221.

À peine a-t-il entendu l’ordre, que son frère lui adresse, le fils de roi se lève, les yeux enflammés ; il entre dans le palais des héros Pândouides, et tient ce langage à la princesse Yajnaséni : 2222.

« Viens, Pântchâli ! On t’a perdue au jeu, Krishnâ ! Dépose ta pudeur, et lève tes yeux sur Douryodhana ! Aime les Kourouides maintenant, femme aux grands yeux de lotus. On t’a gagnée loyalement : viens à la salle du jeu ! »

Soudain, elle se lève, l’âme toute remplie de tristes pensées, et, de sa main essuyant son visage sans couleur, elle court éperdue vers l’appartement, où demeuraient les femmes du vieux roi, le chef des Kourouides.

Douççâsana la poursuivit en colère d’un pied rapide, vomissant contre elle ses menaces ; il saisit l’épouse du puissant monarque par ses cheveux ondoyants, longs et noirs ; 2223-2224-2225.

Ces cheveux que l’eau, consacrée par les prières, avait purifiés dans l’avabritha de ce grand sacrifice du râdjasoûya ! ces cheveux, qui avaient triomphé de l’héroïsme des Pândouides et que ce fils de Dhritarâshtra souillait par sa violence ! 2226.